Particulièrement choqué par le score réalisé par le Front National dans la commune, Elie geffray, maire, a fait la déclaration suivante lors de la commémoration du 8Mai 1945:
Il y a quatorze noms de victimes de la guerre 39-45 sur notre Monuments aux Morts. Avant d'observer la minute de silence traditionnelle , je voudrais que l'on pense à eux d'une manière particulière, en raison des circonstances que je vais expliciter ici.
Il y a 79 ans, en 1933, en Allemagne, un sinistre personnage entamait son accession au pouvoir, tranquillement, par les urnes, au cours d'un scrutin démocratique. Ce personnage, c'était Adolph Hitler. Son langage était simple. Il exaltait la nation allemande bien au-delà du patriotisme. Avec fanatisme. Son nationalisme s'accompagnait de la haine des étrangers et se focalisait sur les juifs. La doctrine du nazisme a eu les résultats que l'on sait et les 14 noms gravés sur ce monument nous la rappellent concrètement.
A l'instant, dans la déclaration de Marc Laffineur, secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Défense Nationale, on nous disait qu'après plus de cinq années de luttes acharnées, le nazisme avait été anéanti.
Est-ce si sûr ? On vient d'apprendre qu'en Grèce, un parti néo-nazi a fait un score de 8% aux élections législatives. Profitant de la crise, l'extrême-droite remporte des succès dans de nombreux pays européens.
Chez nous, pendant la campagne électorale qui vient de s'achever, on a entendu ces deux thèmes refleurir : le nationalisme et la haine des autres. Les autres désormais, ce ne sont plus les juifs, mais les immigrés, les arabes, les noirs. Nous avons été particulièrement complaisants à l'égard de ces thèses.
J'ai ressenti comme une humiliation et comme un déshonneur qu'Eréac leur ait accordé 20% de ses suffrages le 22 avril.
Si nos quatorze héros de la guerre pouvaient parler, ils nous auraient certainement rafraîchi la mémoire. Mais ils ne peuvent plus parler. Alors, c'est à nous de le faire et en particulier aux Anciens Combattants qui sont chargés de la vigilance et à qui je vais écrire. Mais aussi à nous tous qui sommes conscients des dangers qui nous menacent.
Et c'est en ce sens que je vous convoque à cette minute de silence qui sera à la fois celle de la mémoire et de la réparation.
Elie Geffray, 8 mai 2012